Résumé sur ma démarche artistique et performance en hommage à Emmanuelle Badibanga lors de l’exposition Paroles et Croquis de Modèle Vivant. Performance du 13 Août 2022 à la mairie de Saint Martin Vésubie (article officiel)
Une mort étrange et non élucidée
Emmanuelle Badibanga, une femme solaire
Les mots me manquent pour parler d’Emmanuelle Badibanga décédée le 27 avril 2021. Son histoire a été faite, refaite, surfaite et déformée par les médias. Elle était connue à Nice pour son espace culturel et événementiel, La Passerelle, mais aussi pour sa bonhomie. Elle ne reviendra jamais de ses vacances aux Seychelles avec son compagnon. Des acteurs du milieu culturel, dont l’adjoint à la culture de la ville de Nice se sont mobilisés pour défendre le graffeur, Otom. Aujourd’hui la cause de la mort d’Emmanuelle n’est toujours pas élucidée et son compagnon est acquitté au bénéfice du doute après un long procès aux Seychelles.
- Au Club Med des Seychelles, le mystère de la chambre 2027 (Le Monde – Publié le 14/04/2022)
- Mort d’Emmanuelle Badibanga aux Seychelles : « On veut connaître la vérité », dit son frère (RTL l’heure du crime – publié le 18/05/2022)
- Acquitté du meurtre de sa compagne aux Seychelles, le Niçois Otom sort du silence (NiceMatin.com – Publié le 20/06/2022)
- Niçoise morte aux Seychelles: sa famille toujours en quête de réponses, deux ans après (NiceMatin.com – Publié le 28/04/2023)
- Meurtre ou suicide d’Emmanuelle Badibanga : l’énigme des Seychelles (Marianne.net – Publié le 07/05/2023)
Un femmage nécessaire
Performance en sa mémoire
Quand j’ai commencé cette toile, je souhaitais seulement me souvenir de la femme qui rayonnait pour sa famille et ses amis. Son sourire incarnait la joie de vivre, elle ne marchait pas, elle dansait ! Elle devait avoir 34 ans cette année 2022. Cette histoire tragique m’a inspiré à la fois du dégoût et de la tristesse. L’annulation d’une de mes expositions collectives dans son espace culturel à Nice n’avait aucune importance face à ma sidération à l’annonce de sa mort.
Peindre avec les mains
Un portrait aux empreintes
Pour son hommage, j’ai alors imaginé peindre son portrait. Un portrait souriant qui reflètent les récits de sa famille et de ses meilleur.e.s ami.e.s. Je voulais raviver un souvenir heureux d’elle et le partager avec sa famille en deuil. Surmonter la tristesse de sa perte grâce à son sourire, ses yeux espiègles et sa joie de vivre.
J’ai rapidement abandonné mes pinceaux pour peindre directement avec mes mains. Mes mains se sont imposées à moi. Peut-être par colère comme pour m’agripper à une image qui finira dans l’oubli. Peut-être pour me libérer de cette peine immense qu’est l’incompréhension de sa mort, l’absence, le doute et le silence.
Emmanuelle Badibanga
Peinture à l’huile sur toile, 2x1m
Performance artistique
Magali, la sœur d’Emmanuelle, pose son empreinte de main.
Ajouter les mains de son entourage
Des mains solidaires
Je ne pouvais prétendre à ce qu’il n’y ait que mes empreintes de mains sur le portrait d’Emmanuelle Badibanga. En effet cela connotait, pour moi, trop de possession. Emmanuelle était pour moi une connaissance dans le milieu artistique niçois. Mais elle était bien plus pour son entourage. Elle était une enfant pour ses parents, une sœur, une meilleure amie. Je les ai donc invité à ajouter leurs traces de mains se confondant ainsi aux miennes. Durant la performance du finissage, les proches, la famille et les amis ont ajouté l’empreinte de leur mains car tous possèdent une part d’elle et de ce qu’elle fût.
Un portrait inachevé
La toile de 2m x 1m en sa mémoire est un don pour la mère d’Emmanuelle Badibanga. Et l’histoire de l’œuvre ne s’arrêtera pas là car d’autres empreintes viendront s’ajouter avec celles des proches absents à la date de la performance artistique.
Je remercie Laurence Dionigi et le Magazine 50/50 d’avoir édité un article à propos de cet hommage, la presse niçoise m’ayant refusé cette visibilité de façon directe ou indirecte.
En ce 27 avril 2023, jour de la mort d’Emmanuelle Badibanga, je vous transmet un message du collectif save justice Nice :
« Il y a deux ans Emmanuelle Badibanga perdait la vie dans des circonstances tragiques.
Début avril 2021, la jeune femme décrite comme solaire et amoureuse de la vie, partait aux Seychelles et s’en réjouissait mais le voyage tourne au drame.
Elle est retrouvée sans vie dans la salle de bain de la chambre d’hôtel après avoir annoncé à son meilleur ami vouloir quitter son compagnon. Celui-ci a été acquitté au bénéfice du doute après un long procès aux Seychelles.
Nous respectons la chose jugée mais les proches et la famille ne croient pas en la thèse du suicide.
Que s’est il passé ce 21 avril 2021? La famille attend encore des réponses.
Nous pensons à tous ses proches. Nous pensons fort à elles et eux ce jour, nous pensons à Emmanuelle. Nous n’oublions pas. »
Merci pour elle et sa famille !